La crise des sous-marins, un «game changer» pour la France et l’Union européenne?

Ardavan Amir-Aslani : « Avec leur fuite honteuse d’Afghanistan et leur influence dans ce dossier, les Etats-Unis accumulent les mauvais calculs qui réduisent leur crédibilité diplomatique et militaire comme peau de chagrin ».

Le 15 septembre dernier, l’Australie a annoncé à la France, sans préavis, son nouveau partenariat stratégique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, et de ce fait, la rupture d’un contrat de plus de 56 milliards d’euros pour la fourniture de douze sous-marins conventionnels. On en retiendra une perte considérable pour l’industrie d’armement française, mais surtout une inélégance diplomatique qui pèsera lourdement sur les relations transatlantiques.

La création de l’Aukus, ce nouveau partenariat trilatéral développé entre les Etats-Unis et deux puissances anglo-saxonnes, confirme à ceux qui en doutaient encore que le regard de Joe Biden se tourne désormais exclusivement vers l’Asie. Le fait que les deux premiers chefs d’Etat étrangers à s’être rendus aux Etats-Unis au début de son mandat aient été Yoshihide Suga, Premier ministre du Japon, et Moon Jae-In, président de la Corée du Sud, tous deux voisins immédiats de Pékin, est significatif. Ce faisant, Washington ne peut que tourner le dos aux Européens. Mais de son point de vue, la lutte contre la menace que représente la Chine pour l’hyperpuissance américaine justifie pleinement cette stratégie de containment dans la zone Indo-Pacifique, ainsi qu’un renforcement de l’armement des pays alliés qui y sont directement confrontés.

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